La construction des images, voilà ce dont il est question. Peut-on condenser un vécu ? Ce travail donne à voir les traces de passage ou d’occupation de lieux communs en un temps donné. Les photographies qui ont servi à produire l’oeuvre finale ont été prises à quelques minutes d’intervalle, d’un même point de vue.
Travaillant la « matière » numérique, j'ai prélevé des pixels de ces centaines de clichés, puis recomposé pour ne créer qu'une seule image. Il s'agit de rendre visible en un concentré de plus de deux heures de passages et de transformation d'un espace public commun. Ces milliers de points sont comme des poussières de temps : ce qui reste apparait plus net, et ce qui fuit, bouge, s'efface.

Le lieu vacille entre sa forme statique et un phénomène d'évaporation lié à son usage et ses flux. Le temps se fait sentir. L'image apparaît dans son épaisseur, tout en fuyant notre regard.